Histoire et Origines :

Le Maloya est bien plus qu’une musique ; c’est une expression profonde de l’histoire et de l’identité réunionnaise. Ses racines plongent dans l’époque de l’esclavage et de l’engagisme. Né dans les camps d’esclaves et sur les plantations sucrières, il est le fruit de la rencontre et de la créolisation des cultures africaines (notamment de l’Est et de Madagascar), indiennes et européennes. Le mot « Maloya » viendrait d’une expression malgache ou est-africaine signifiant « parler » ou « se lamenter ».

Longtemps pratiqué dans un cadre familial et souvent associé à des rituels sacrés et au culte des ancêtres, le Maloya a été longtemps marginalisé. Ce n’est qu’à partir des années 1970 et 1980 qu’il a gagné en visibilité et en reconnaissance, devenant un symbole fort de la culture réunionnaise. En 2009, il a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, consacrant sa valeur universelle.

Instruments Traditionnels :

Le Maloya traditionnel est rythmé par des instruments de percussion :

  • Roulèr : Un tambour basse en forme de tonneau, recouvert d’une peau de bœuf, de cabri ou de zébu à une extrémité. On le joue à mains nues, assis à califourchon dessus. Il donne la base rythmique profonde du Maloya.
  • Kayamb : Un hochet plat en forme de radeau, fait de tiges de fleur de canne à sucre fixées sur un cadre en bois et rempli de graines. Il est secoué avec les deux mains et produit un son évoquant la pluie ou les vagues.
  • Pikèr : Un cylindre de bambou frappé avec deux baguettes.
  • Bob (ou Bobre) : Un arc musical d’origine africaine avec une calebasse comme résonateur. Il est plus rythmique que mélodique et se joue avec une baguette appelée « batavèk ».
  • Sati : Un morceau de tôle (souvent une boîte de conserve aplatie ou pliée) frappé avec des baguettes, produisant un son métallique aigu.
  • Cascavel et Sonbrer : Petits instruments de percussion qui ajoutent des motifs rythmiques.
  • Triangle : Un instrument en métal en forme de triangle, frappé avec une baguette métallique.
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