Pour les amateurs de rhum, vous pouvez vous rendre à la fameuse Saga du Rhum à Saint Pierre pour connaitre l’histoire de cet alcool à la Réunion.
Des experts en culture et en histoire ont travaillé ensemble pour créer cette exposition. Ils ont voulu montrer comment le rhum est fabriqué à La Réunion, en mélangeant l’art et les connaissances scientifiques. C’était la première fois qu’une exposition racontait l’histoire du rhum de cette façon à La Réunion !
Un peu d’histoire
En 1665, l’arrivée des Français à l’île Bourbon (La Réunion) initie la culture de la canne à sucre, rapidement supplantée par le café sous l’égide de la Compagnie des Indes Orientales. Ce changement contraint les habitants à innover, produisant le « fangourin », un vin de canne tirant son nom de la machine utilisée pour son extraction. L’introduction de l’alambic en 1704 marque l’apparition de l' »arack », un alcool plus fort à base de jus de canne, mais de mauvaise réputation auprès des voyageurs.
Une production massive
1815 voit le début d’une production intensive de canne à sucre destinée à l’exportation, avec la construction d’une usine moderne. Un sirop, sous-produit de cette industrie, est alors utilisé pour créer le « rhum traditionnel de sucrerie ». L’essor de la production et de la vente d’alcool, notamment l' »arack » et le rhum, conduit à l’intervention du gouvernement qui établit la « Ferme des Guildives » en 1818, une entreprise monopolistique sur la fabrication et la vente de ces boissons. Ce système impopulaire est finalement aboli en 1831, au profit de la « Société des Guildives » jusqu’en 1846, sans pour autant éradiquer le commerce illégal.
Création de différents rhum arrangé
En 1845, la distillerie Isautier, toujours gérée par la même famille depuis sa création, voit le jour. Pionnière dans le vieillissement du rhum et créatrice des « rhums arrangés », elle est aujourd’hui reconnue pour ses produits d’exception, tel un rhum de 33 ans d’âge. L’année 1848 est marquée par l’abolition de l’esclavage à La Réunion, annoncée par Joseph Sarda Garriga le 20 décembre, libérant environ 62 000 personnes. Cette date est commémorée chaque année lors de la « fête des Cafres » ou « fête de la Liberté ».
La distillerie Savanna
La distillerie Savanna est fondée vers 1870 à Saint-Paul, avant d’être relocalisée en 1992 près d’un complexe industriel à Bois-Rouge. Elle appartient depuis 2013 au groupe Réunionnaise du Rhum 1886. La distillerie Rivière du Mât, établie en 1886 puis déplacée à Saint-Benoît en 1984, fait désormais partie du Groupe La Martiniquaise, fruit de la fusion de Beaufonds et du Gol.
Les conséquences de la Première guerre mondiale
Durant la Première Guerre mondiale (1914-1918), la pénurie de rhum en France conduit à son utilisation pour réchauffer et fortifier les soldats. En 1921, des règles définissent le « vrai » rhum, issu uniquement de la canne à sucre ou de ses dérivés. L’excès de rhum après la guerre et sa vente à bas prix suscitent le mécontentement des producteurs de vin français, entraînant la mise en place d’une taxe (« contingentement ») pour limiter les ventes de rhum en France, une mesure toujours en vigueur.
La Réunion devient un département français
La Seconde Guerre mondiale (1939-1945) isole La Réunion, mais la production et la consommation de rhum persistent, bien que des terres soient converties pour la culture vivrière après le conflit. En 1946, La Réunion devient un département français, accédant aux mêmes droits et services que l’Hexagone, malgré une situation économique difficile initialement.
De nouvelles productions
L’année 1972 voit l’union des producteurs de rhum réunionnais et la création de la marque « Charrette », rapidement populaire. En 1988, le conditionnement en « Pile Plate » marque une innovation. Une réduction du taux d’alcool de ce produit est décidée en 2006 pour des raisons de santé publique. Le développement économique de La Réunion s’accélère après son accession au statut de région française à part entière en 1983 et l’obtention d’un statut de région européenne en 1992, permettant des investissements dans l’amélioration de la culture de la canne à sucre et, par conséquent, de la production de sucre et de rhum.
Deux rhums distincts
Deux types de rhum sont alors distingués en 1988 : le rhum traditionnel, à base de mélasse ou de sirop, et le rhum agricole, directement issu du jus de canne. L’origine locale de la canne est essentielle pour l’appellation. En 2008, les trois principales distilleries (Savanna, Isautier et Rivière du Mât) fondent La Saga du Rhum, un musée dédié à l’histoire et à la culture de ce produit emblématique de l’île, imaginé par Danièle Le Normand.
Pour son dixième anniversaire en 2018, le musée présente l’exposition « Secrets de Rhum » et publie un livre éponyme, fruit d’une collaboration d’experts visant à valoriser le savoir-faire réunionnais en matière de rhum.
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* L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération. Vendre ou offrir à des mineurs de moins de dix-huit ans des boissons alcoolisées est interdit.