L’arrivée du piment à La Réunion

Bien que les dates précises de son introduction soient difficiles à établir, on sait que le piment, comme de nombreuses autres épices et plantes, est arrivé à La Réunion par les différentes vagues de peuplement et d’échanges commerciaux. Les premiers colons, les populations d’origine africaine, malgache et indienne, ont chacun apporté avec eux leurs traditions culinaires et les ingrédients qui les accompagnaient.

Le piment a probablement été introduit via les routes commerciales et les navires qui reliaient l’île aux autres comptoirs des Mascareignes, d’Afrique de l’Est et d’Asie. Les travailleurs engagés, notamment ceux venant du sous-continent indien au XIXe siècle, ont joué un rôle crucial dans l’intégration de nombreuses épices, dont le piment, dans la cuisine locale. Le « bonbon piment », par exemple, est une spécialité réunionnaise et mauricienne qui trouve ses racines dans les beignets épicés du sous-continent indien.

Le piment, « condiment national »

Rapidement, le piment s’est adapté au climat tropical de La Réunion et est devenu une plante facile à cultiver, poussant même à l’état sauvage dans les champs de canne à sucre (comme le piment oiseau). Son goût relevé et ses propriétés ont conquis les papilles réunionnaises, au point qu’un auteur du XIXe siècle, P. de Monforand, le qualifiait de « Condiment national » dans l’Album de l’île de La Réunion d’Antoine Louis Roussin. Il soulignait alors son importance capitale dans la cuisine créole, affirmant que beaucoup de Réunionnais se passeraient de viande ou de pain avant de se passer de piment.

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Un rôle essentiel dans la cuisine créole

Le piment est devenu bien plus qu’un simple condiment ; il est un pilier de la cuisine réunionnaise. Il apporte non seulement le piquant, mais aussi des saveurs complexes qui équilibrent et rehaussent les plats. On le retrouve sous diverses formes :

  • Piment frais : Qu’il s’agisse du piment oiseau (aussi appelé piment martin), petit mais puissant, ou du piment cabri (une variété de piment Habanero, très forte et reconnaissable à sa forme ovale), ils sont consommés verts ou rouges, entiers ou écrasés.
  • Pâte de piment : Comme la pâte de piment vert combava, c’est une préparation courante qui associe le piment à d’autres aromates comme l’ail, le gingembre et le combava, offrant une explosion de saveurs.
  • Rougails piments : De simples mélanges de piment écrasé avec de l’oignon, du sel et un filet d’huile, servis en accompagnement.
  • Huiles pimentées : Des piments macérés dans l’huile, très populaires pour parfumer les plats.

Le piment est l’ingrédient qui « pouake bien » (pique bien) et qui donne du caractère aux caris, rougails, grains et autres plats typiques. Il est aussi apprécié pour ses bienfaits supposés, comme ses propriétés digestives et antibactériennes, souvent invoquées dans les climats chauds.

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